samedi 17 janvier 2015

Dans l'intimité de la photographe Annabel Werbrouck


Pour commencer, est-ce que vous pourriez vous présenter en quelques phrases ? Quel parcours avez-vous suivi ?

Après avoir terminé des études de Géographie à l’ULB (Université Libre de Bruxelles), j’intègre l’École de Photographie Agnès Varda avec le projet de maîtriser les différents spectres de la photographie. Au départ une grande partie de mon travail est centré sur la photographie sociale. Ce qui me permet de découvrir des univers, des mondes qui me seraient inaccessibles autrement. Je m’intéresse à la marge de la société, marge que je m’efforce de refléter au travers de séries photographiques consacrées aux campings résidentiels, à une cité sociale, ou à ces « familles orphelines » en Ethiopie par exemple. Suite à un événement marquant (la mort de ma mère) qui s’est passé dans ma vie il y a bientôt deux ans, je m’oriente vers une forme de photographie plus intime et personnelle avec des nouvelles séries comme « Un matin… », « Les amants » et « Le journal d’une femme à Berlin » par exemple.



© Annabel Werbrouck


Comment avez-vous débuté la photographie ?

Après avoir terminé mes études de Géographie je me suis rendue que ça ne m’intéressait plus… Je suis alors partie en voyage pendant trois mois au Vietnam. C’est durant ce voyage que je me suis rendue compte que la photographie m’intéressait, que j’avais envie de montrer ce qui ne se voit pas si on ne prend pas la peine de regarder… Une envie de montrer l’intimité, l’humanité de différentes couches de la population, bien souvent en marge de la société. Aller à la rencontre des gens, de leur vie, de leur quotidien.
J’ai donc débuté une formation de trois ans en cours du soir de photographie.


Est-ce que vous collectionné les photos ? Qu’est-ce qui vous attiré dans les anciens albums photo ?

Oui je collectionne les photos anciennes.

Cette envie d’aller vers les photos anciennes est apparue après le décès de ma mère, d’avoir vidé sa maison… de retrouvés des « vieux » albums de familles. Une envie de garder des souvenirs, une trace, des fragments de vie…

En est découlée une partie de mon travail qui est centrée sur la narration à partir d’anciennes photos trouvées, recadrées avec deux séries « Les amants » et « Fragments de vie ».

La série « Les amants » est une compilation, sous forme narrative de photos que j’ai réalisées à différents moments, ainsi que certains recadrages de négatifs que j’ai trouvés dans le grenier de mes parents. J’ai essayé d’en faire une narration suggestive, dans la réserve et la pudeur.

La série « fragments de vie » a été réalisée à partir de recadrages de photos de familles d’anonymes trouvées dans des vides greniers à Bruxelles et à Berlin. En essayant de raconter une histoire.


Comment qualifiez-vous vos photographies ? Qu’est-ce que vous souhaitez faire partager au lecteur ?

Mon travail est actuellement « autobiographique » comme la série la série « Un matin » et le « Journal d’une femme à Berlin ». Ce sont des séries intimes et personnelles d’ « autofictions » centrées sur de l’autoportrait, du quotidien avec ses joies et ses souffrances. La vie d’une femme autour du deuil d’une mère, l’adaptation à une nouvelle ville (Berlin), le couple…


Argentique ou numérique ?

Actuellement, j’utilise tant l’argentique que le numérique. J’ai beaucoup travaillé avec du Polaroid comme dans la série « Un matin » mais également le numérique comme par exemple la série « Le journal d’une femme à Berlin »


Enfin, quels sont les thèmes qui vous tiennent à cœur dans la photographie aujourd’hui ?

Aujourd’hui les thèmes qui me tiennent à cœurs c’est tout ce qui tourne autour de l’intime, du personnel et de l’autofiction.


© Annabel Werbrouck

© Annabel Werbrouck

© Annabel Werbrouck

© Annabel Werbrouck


http://annabelwerbrouck.be/