jeudi 1 mai 2014

Julie Wolsztynski-Reynes : entre imaginaire et poésie


Julie Wolsztynski-Reynes est née en 1984. Elle a suivi la formation Nouvelle Photographie au Centre Iris en 2008. La même année, aux Rencontres d’Arles, l’artiste tisse son premier contact professionnel avec l’agence Millennium Images (UK).




© Fred Furgol


En 2010, Julie Wolsztynski-Reynes part s’installer à Washington avec son mari pour se concentrer uniquement à la photographie. Sélectionnée par la très importante Corcoran Gallery of Art, elle expose son travail pour la première fois. Elle fait ensuite connaissance avec Adah Rose Bitterbaum, galeriste à Washington DC qui va très vite la représenter. Aussitôt, l’artiste est plongée dans un univers artistique aux multiples rencontres et collaborations : elle enchaîne expositions et projets. Après des études en cinéma, elle s’intéresse à la vidéo et lors de sa dernière exposition aux Etats-Unis en 2013, elle affiche son travail sous forme d’images filmées.

La rencontre avec l’artiste Giacomo Por lui permet de participer au prochain numéro du Shooter Mag où les lecteurs pourront découvrir l’univers de Julie Wolsztynski-Reynes : un mélange de lyrisme et poésie. « Je mets beaucoup de moi dans mes photos mais je le fais suffisamment discrètement, j’espère, pour que celui qui regarde puisse se réapproprier le visuel ».


De retour en France en 2013, elle expose aux Invalides à la Nuit de Photographie Contemporaine. Aujourd’hui, elle participe à l’exposition collective des « petits polas » à Paris : un projet autobiographique réunissant 20 photographes amoureux du polaroïd (jusqu’au 8 mai 2014).




© Julie Wolsztynski-Reynes



Dans la continuité de son travail sur la solitude, l’imaginaire et la poésie, Julie Wolsztynski-Reynes n’a pas fini de raconter et faire rêver grâce à ses photos.




1/ Comment avez-vous débuté la photographie ?

J’ai commencé la photo en voulant parler des autres, de leurs vies, leurs combats et puis très vite je me suis rendue compte que ce n’était qu’un prétexte à l’usage de l’appareil et à ma propre expression. Il m’a fallu du temps avant d’avoir l’honnêteté de le faire. Avec la photo, j’ai trouvé un formidable équilibre qui me permet de créer, de m’exprimer avec sérénité même dans des moments d’angoisse. Finalement, en étant un peu à l’écoute de soi et de ses émotions - ce que j’ai longtemps considéré comme de l’égocentrisme - on est beaucoup plus apte à s’ouvrir aux autres pour de vrai.

2/ Pourquoi avez-vous choisi le polaroïd ?
 

J’aime essayer de trouver le meilleur appareil, le meilleur format et le meilleur film pour traiter chaque sujet. Pour mon projet au Yosemite National Park, le Polaroïd était une évidence ! J’avais envie de me rapprocher visuellement des photos des pionniers qui ont découvert et photographié pour la première fois ces paysages extraordinaires. Je voulais du noir et blanc et des surprises.

Le Polaroïd a quelque chose de touchant, d’unique, de presque sacré qui collait bien avec cette période particulière de ma vie… Quand je me suis retrouvée au pied du Half Dome avec mon énorme ventre de future maman et mon appareil, j’ai su que j’avais fait le bon choix.

3/ Que souhaitez-vous faire partager ?

« L’appareil photo est un outil qui apprend aux gens à regarder sans l’appareil » (Dorothea Lange). J’ajouterai même que les yeux aussi ne sont qu’un outil, c’est à travers ce que nous ne pouvons pas voir que se trouve la beauté des choses.

J’adorerais que mes photos fassent cet effet, ne serait-ce qu’à une petite poignée de personnes !



© Julie Wolsztynski-Reynes